Montréal, le 17 janvier 2022 - Le trafic mondial de passagers a légèrement augmenté en 2021. La dernière
analyse de l’impact économique de la COVID-19 sur l’aviation civile réalisée par l’OACI montre en effet que 2,3 milliards de personnes ont pris l’avion au cours de l’année écoulée, soit 49 % de moins qu’avant la pandémie (en 2019), alors que la différence avait été de 60 % en 2020.
La capacité mondiale en sièges des compagnies aériennes a augmenté de 20 % au cours de la même période, plus vite que la demande. Le coefficient d’occupation global a atteint 68 % en 2021, contre 82 % en 2019, et les compagnies aériennes ont subi des pertes s’élevant à 324 milliards de dollars, contre 372 milliards en 2020 (voir le graphique 1).
S’agissant des restrictions imposées aux déplacements, les efforts que les États continuent de déployer pour mettre en œuvre les recommandations de l’OMS et de l’OACI, notamment celles formulées par l’Équipe spéciale sur la relance de l’aviation (CART) et approuvées par les ministres dans la déclaration adoptée à la Conférence de haut niveau sur la COVID-19, aident aujourd’hui à éliminer les restrictions disproportionnées par rapport aux risques pour la santé publique et à atténuer les incidences de la pandémie sur la mobilité mondiale, de sorte que le transport aérien, le commerce et le tourisme puissent reprendre plus rapidement et ramener la prospérité dans les nombreux marchés et régions gravement touchés aux quatre coins du monde.
Une année de relance erratique
Le premier trimestre de 2021 a vu une diminution du taux de reprise du trafic aérien mondial en raison d’une forte recrudescence des infections à la COVID-19. La situation s’est quelque peu stabilisée aux deuxième et troisième trimestres, principalement du fait de l’augmentation des taux de vaccination, ainsi que d’un assouplissement des restrictions de voyage dans diverses régions du monde pendant la haute saison.
Cela étant, cette tendance à la hausse s’est rapidement essoufflée au quatrième trimestre en raison de l’apparition du variant Omicron.
Les incidences de la pandémie continuent d’affecter de manière disproportionnée les voyages internationaux et les déplacements intérieurs, ces derniers connaissant par ailleurs une relance plus rapide. Dans l’ensemble, le trafic intérieur de passagers a atteint 68 % de son niveau d’avant la pandémie, tandis que le trafic international stagne à 28 %.
La relance de l’aviation a aussi beaucoup varié selon les régions. Ainsi, les régions de l’Amérique du Nord et de l’Amérique latine et des Caraïbes affichent les taux de reprise les plus élevés, l’Europe a connu un mieux notable pendant la saison estivale, et l’Afrique et le Moyen-Orient ont enregistré une reprise modérée, qui a laissé la place à un nouvel effondrement en Afrique à la suite des restrictions liées au variant Omicron. La région de l’Asie et du Pacifique a connu la moins bonne performance en raison du ralentissement du trafic intérieur et de la stagnation du trafic international (voir le graphique 2).
Des perspectives toujours incertaines
Les analystes qui tentent d’évaluer comment la relance de l’aviation se déroulera d’ici la fin 2022 perçoivent à la fois des signes positifs et des risques de ralentissement. L’OACI prévoit actuellement qu’en 2022, le nombre total de passagers sera inférieur de 26 à 31 % par rapport au niveau d’avant la pandémie, et que la capacité en sièges diminuera de 20 à 23 %.
Selon un scénario optimiste, le trafic passagers devrait atteindre 86 % de son niveau de 2019 d’ici décembre 2022, ce qui correspond à une reprise du trafic international de 73 % et du trafic intérieur de 95 %.
Des scénarios plus pessimistes prévoient une reprise de 75 % (58 % pour le trafic international et 86 % pour le trafic intérieur). Pour les compagnies aériennes, cette faiblesse persistante du trafic attendue pourrait entraîner en 2022 des pertes estimées à entre 186 et 217 milliards de dollars de recettes passagers brutes par rapport à 2019.
Les prévisions à plus long terme de l’OACI indiquent que ce repli actuel continuera de se faire ressentir encore longtemps. En effet, pour l’ensemble du monde, on a revu à la baisse le taux composé de croissance annuelle des passagers-kilomètres payants pour 2018-2050 : 3,6 %, alors que les projections d’avant la COVID donnaient 4,2 %.
Graphique 1 - Évolution du trafic mondial de passagers entre 1945 et 2022
Graphique 2 - Différences régionales dans le rythme de la relance (nombre de passagers, par rapport aux niveaux de 2019)